Conseil de sécurité - 23 mai 2019

DPR UNSC 23_05_2019

Photo: Twitter (@Portugal_UN)

Intervention de M. Nuno Mathias,
Représentant permanent adjoint du Portugal auprès des Nations unies
Chargé d’affaires, a.i.

Débat public du Conseil de sécurité sur le thème "Protection des civils en période de conflit armé"

 

Merci Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous féliciter d’avoir convoqué ce Débat public.

Le Portugal attache une importance toute particulière à la Protection des Civils et souscrit l’intervention qui sera prononcée par l’Union européenne. À titre national, nous souhaitons ajouter quelques remarques complémentaires.

La célébration du 70ème anniversaire des Conventions de Genève, ainsi que celle du 20ème anniversaire de la Protection des Civils nous rappellent l’urgence de renforcer la protection des populations touchés par les conflits armés, dans le strict respect du droit international humanitaire.

A cet égard, le Portugal souscrit les principes de Kigali, qui constituent un cadre d’orientation et d’engagement pour notre action collective, et nous encourageons l’adhésion d’autres États membres.

Notre première priorité devrait être l’application et l’exécution des directives et des engagements existants. En effet, le Conseil de sécurité doit renforcer son action en faveur de la protection des civils. En tant que pays membre du Groupe d’Amis pour la Protection des Civils, nous faisons appel au Conseil de sécurité pour réclamer, systématiquement et de manière continue, que les États membres, ainsi que les parties aux conflits armés, respectent leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.

Dans ce contexte, il est déplorable que la famine des populations soit de plus en plus utilisée en tant que méthode de guerre, et cela à l’encontre du droit international humanitaire. Nous nous félicitons donc du débat en cours entre les États parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale sur la modification du cadre juridique actuel en matière de responsabilité, proposé par la Suisse.

Monsieur le Président,

Le dernier rapport du Secrétaire général insiste sur l’importance de la prévention pour protéger les civils. Comme on le sait, la violence contre les civils est souvent un facteur prédictif de conflit. De surcroit, il s’avère d’autant plus important que les Nations Unies et les États membres investissent d’avantage dans les mécanismes d'alerte précoce et d’action rapide pour assurer la protection des civils.
 
Je souhaite également apporter un soutien tout particulier au travail du Conseiller spécial pour la Prévention du Génocide, Adama Dieng, ainsi que de la Conseillère spéciale pour la Responsabilité de Protéger, Karen Smith.

Monsieur le Président,

L’attachement du Portugal aux principes de la protection des civils se distingue à travers notre participation à la MINUSCA, dans laquelle le contingent portugais joue un rôle particulièrement engagé dans la protection des populations.

En effet, le Portugal veille à ce que toutes ses forces et tous ses détachements nationaux soient formés dans les domaines du droit international humanitaire et des droits de l'homme, afin de leur permettre de s'acquitter pleinement de leurs tâches, y compris la protection des civils lorsque celle-ci est en jeu.

Monsieur le Président,

Étant donné que les conflits prolongés et la violence extrême entraînent généralement des déplacements massifs, il est également indispensable de garantir la protection des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre Pays, des réfugiés, sans oublier la question des personnes disparues.

Pour conclure, et pour ce qui est de l’avenir, nous devons nous inspirer sur le succès des 20 dernières années et renforcer l’engagement, qui est le nôtre, de faire de la protection des civils une priorité du Conseil de sécurité.

Je vous remercie.

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