Intervention de la Représentante Permanente Adjointe du Portugal auprès des Nations Unies Ministre Plénipotentiaire, Cristina Pucarinho

Configuration spécifique de la République Centrafricaine de la Commission de la consolidation de la paix

New York le 23 Avril 2018

Monsieur le Président de la République Centrafricaine, Son Excellence Faustin-Archange Touadéra,

Monsieur le Président de la Configuration spécifique de la République Centrafricaine de la Commission de la consolidation de la paix,

Monsieur le Secrétaire-général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix,

Monsieur le Représentant de l`Union africaine à Bangui,

Madame la Représentante spéciale adjointe pour la MINUSCA et Coordonnatrice résidente des Nations Unies,

Mesdames et Messieurs,

Je remercie tous les orateurs pour les interventions très complètes et, particulièrement, la participation, une fois de plus, de Son Excellence le Président de la République Centrafricaine. Je vous remercie, également, Monsieur le Président, d'avoir organisé cette séance compte tenu de la situation en Centrafrique, pendant une semaine dans laquelle la Assemblée Général des Nations Unies est en train de discuter un sujet si crucial comme la consolidation durable de la paix.

Nous sommes très préoccupés par la détérioration continuée de la situation sécuritaire en République Centrafricaine, au cours des derniers mois. Une partie considérable du pays continue entre les mains de groupes armés, qui se battent pour les ressources et dont les alliances sont fluctuantes. Les conséquences au plan humanitaire sont dramatiques, imposant un lourd tribut à la population civile, les casques bleus et les travailleurs humanitaires, et se trouve à l’origine de déplacements massifs de population fuyant les zones de combat.

Dans ce cadre, nous reconnaissons l’importance de l'initiative de paix africaine pour la République Centrafricaine, menée par l'Union Africaine (UA) et la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC). Le soutien des pays et des organisations de la région, ainsi que d’autres acteurs internationaux concernés, est déterminant. Cependant, la responsabilité première du processus de paix et de dialogue incombe au gouvernement et au peuple centrafricain. Les autorités nationales doivent reconstruire la confiance des citoyens envers l’Etat, y compris en répondant aux besoins, préoccupations et aspirations des différentes communautés.

En même temps, la communauté internationale doit aider à créer un environnement propice à l'appropriation et à la direction national du processus de paix et de réconciliation. C’est aussi la seule voie pour promouvoir une dynamique de sécurisation à plus long terme, avec des dividendes de la paix et du développement durable et inclusif. A cet effet, la Commission de consolidation de la paix apporte une contribution importante. Au même temps, il faut continuer à investir dans la coordination des efforts internationaux, notamment par la coopération trilatérale entamée en Septembre 2017 entre l'ONU, l'UA et l'UE.

Monsieur le Président,

En matière de sécurité, le rôle de la MINUSCA reste crucial. A cet égard, il est important de continuer à investir dans l’établissement des relations de confiance et de coopération entre la MINUSCA et les communautés locales. Par ailleurs, la MINUSCA doit être dotée de capacités d'intervention plus solides et adéquates à la situation sur le terrain afin de lui permettre de mieux remplir son mandat.

Dans le contexte de la coopération entre la MINUSCA et l’EUTM RCA, à notre avis, le déploiement des effectifs des Forces armées centrafricaines (FACA), formés par l’EUTM RCA,  constitue une preuve importante de la démarche d’appropriation nationale et une contribution décisive au plein rétablissement de l'autorité de l'Etat sur le terrain. Le déploiement devra continuer à faire l’objet d’une étroite coordination entre l’EUTM RCA,  la MINUSCA et les autorités centrafricaines.

Les efforts de la RCA pour rétablir le pouvoir de l’Etat sur l'ensemble du territoire et mettre pleinement en œuvre le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR), doivent être entièrement soutenus par la communauté internationale. C'est dans ce contexte que la mise en œuvre du Plan de relèvement et de la consolidation de la paix (RCPCA) est décisive, car l’objectif du RPCA est de traiter des causes profondes du conflit.

Monsieur le Président,

Le Portugal reste fermement engagé dans les efforts de la communauté internationale envers la RCA, en vue de la stabilisation de la situation sécuritaire et de la consolidation progressive de l'Etat de droit et de la démocratie au pays. La visite du Président de la République Portugaise en RCA, le 26 mars dernier, est une démonstration claire de cet engagement.

Mais avant tout, notre engagement continu au sein de la MINUSCA avec une force d’intervention rapide (avec 160 effectifs), ainsi qu´au sein de l’EUTM (avec 39 militaires portugais), actuellement dirigé par un officier général portugais, représente une preuve de notre sincère amitié vis-à-vis le peuple centrafricain. Il s’agit d’un investissement pour la paix qui, seulement pour la période 2017-2018, atteint un montant de plus de 25 millions d’euros.

Dans tous les domaines de son implication en RCA, le Portugal est disponible et engagé à collaborer dans la définition des moyens qui répondent le mieux aux défis auxquels nous sommes confrontés sur le terrain. Nous croyons qu’il est nécessaire et urgent d’apaiser les tensions, mais surtout de trouver des solutions durables pour contrer la violence généralisée. La stabilisation sécuritaire est fondamentale pour permettre de créer les conditions propices pour la reconstruction et la relance économique, essentielles pour le retour des milliers de réfugiés centrafricains, ainsi que des déplacés à l’intérieur du pays.

Je vous assure Monsieur le Président que la République Centrafricaine peut compter sur l’amitié et l’engagement du Portugal pour la paix, la sécurité, et le développement du pays.

Je vous remercie de votre attention.

  • Share